mercredi 5 novembre 2008

Barack Obama gagne la présidentielle américaine


« Yes we did », c’est le nouveau slogan que crient en chœur les Américains supporters de Barack Obama qui a remporté cette nuit la présidence américaine. Après 15 mois de campagne bien orchestrée, le candidat démocrate s’est finalement imposé. Une victoire encore impensable il y a 40 ans. L’élection d’un président jeune, charismatique, métis, et qui n’a qu’une dizaine d’années d’expérience en politique, c’est un défi que relèvent les Etats-Unis et c’est une nouvelle page qui s’écrit.


Les Etats-Unis ont élu leur 44e président ce 4 novembre 2008. Une victoire déjà saluée par des chefs d’états partout dans le monde et célébrée dans la liesse pour les supporters démocrates. Avec 51% des voix contre 48% pour son malheureux adversaire républicain, John MacCain, Barack Obama est élu Président. Une victoire qui devait reposer sur le vote d’au moins 270 grands électeurs selon le système d’élection américain. Il en a obtenu 338 contre seulement 158 pour le Républicain John MacCain.
Cette élection, à marquer d’une pierre blanche, est presque un plébiscite du candidat démocrate. 66% des Américains se sont rendus dans les urnes pour cette élection présidentielle ; du jamais vu depuis 1909 ! Parmi eux, 72% auraient donné leur voix au sénateur de l’Illinois. L’enthousiasme provoqué par le candidat démocrate pendant sa campagne ne s’est pas démenti…

Barack Obama a prouvé que le « rêve américain » n’était peut-être pas mort. Pour la première fois un Noir va accéder au titre suprême aux Etats-Unis et emménager à la Maison Blanche. Il a d’ailleurs rendu hommage à sa famille, à sa femme, Michelle et à ses filles notamment, qui l’ont épaulé et soutenu durant ces longs mois de campagne lors de son discours prononcé à Chicago. Acclamé par une foule de 120 000 supporters dont des personnalités éminentes de la communauté noire des Etats-Unis (Oprah Winfrey, Jesse Jackson), le sénateur de 47 ans a confirmé que « le changement est arrivé en Amérique ».

C’est le 20 janvier 2009 que les réformes du nouveau président pourront commencer puisque c’est à cette date qu’il prendra officiellement ses nouvelles fonctions. En succédant à George W. Bush, Barack Obama tourne la page de huit années de présidence républicaine. En élisant un candidat noir, jeune et démocrate, les Américains ont en effet manifesté leur volonté de passer à autre chose et de marquer l’histoire…

Pour voir son discours rendez-vous ici:
http://fr.youtube.com/watch?v=Jll5baCAaQU

vendredi 15 août 2008

Laure Manaudou en eaux troubles


C'est la fin pour la nageuse française. A Pékin du moins...
Laure Manaudou a jeté l'éponge aujourd'hui sur l'épreuve du 200 mètres dos dont elle était pourtant la reine. Elle n'a pas su se qualifier pour la finale olympique.
Après plus d'un an de remous, Manaudou est à bout de souffle. Les scandales de sa vie privée très exposée ces derniers temps, sa rupture avec son ancien mentor Philippe Lucas et ses précédentes piètres prestations à Pékin ont achevé d'entamer la détermination de la championne.

Laure Manaudou qui avait pleuré ses performances décevantes sur 100 et 400 mètres, affichait aujourd'hui au sortir du bassin un visage résigné...
C'est donc à 9h30 ce matin que les Jeux Olympiques de la Française se sont terminés. Bien plus tôt que prévu. Meilleure chance de médaille française en natation à Pékin, Laure Manaudou a certes créé la déception mais souhaite aujourd'hui tourner une page. Le Directeur technique national de la natation française, Claude Fauquet, s'est voulu diplomate après avoir eu des propos peu tendres envers la nageuse ces derniers jours. Il a déclaré à la presse «que Laure est une championne exceptionnelle du sport français ».

Aujourd'hui la championne dit avoir besoin d'un « long break ». Sa motivation à nager semble belle et bien effritée. A 21 ans, la sportive sort épuisée d'une année 2007 qui a été difficile. Sans détours, Laure admet qu'elle n'a pas « forcément envie de penser à la natation après les Jeux ». Et de conclure: « Je n'ai pas trop envie de penser maintenant à ce que je pourrai faire l'année prochaine ».

Une pause s'impose certainement...mais pour combien de temps? Personne ne saurait le dire. L'avenir professionnel de la nageuse est donc en pointillés...A 21 ans, la Française pourrait vite perdre son statut de meilleure nageuse et l'aura qu'elle avait su acquérir. Le monde du sport n'est pas tendre et les bassins verront peut-être émerger d'autres championnes en puissance d'ici le retour de Laure Manaudou...Si tant est que ce « break » ne soit que provisoire.

samedi 9 février 2008

Une parenthèse « verte » dans le quartier de Clichy

A petites foulées, battant les allées dallées de ses baskets rouges, les joues légèrement rougies par le froid, Sarah s’adonne à son footing hebdomadaire. Depuis peu, cette trentenaire pratique son activité favorite au parc Clichy-Batignolles, 147 rue Cardinet, dans le 20e arrondissement de Paris. Une partie est encore en cours d’aménagement dans cet espace paysager de 10 hectares qui devait s’implanter à l’origine dans le projet de village olympique de Paris 2012. Finalement, Paris ne décrocha jamais la candidature de ville candidate mais le projet d’aménagement du parc a été maintenu. Organisé autour de trois thèmes, les saisons, le sport et l’eau, l’ensemble devrait être finalisé d’ici octobre.
« Je suis en RTT et j’en profite pour courir. Je fais mon footing tous les mercredis ici. Cet endroit est calme. Je le fréquente depuis l’ouverture, ou presque. C’est ouvert sur la ville et en même temps, on s’en sent coupé », confie Sarah. Pratique et agréable donc, pour cette jeune femme sportive, qui habite à un quart d’heure du jardin.
Joggeurs mais aussi enfants, grands-parents et nounous sont au rendez-vous. Grâce à l’aire de jeux, au skate parc, mais aussi à des bancs plus spacieux, l’endroit privilégie les activités comme la détente. Mais le principe premier du parc Clichy-Batignolles était d’être un espace vert écologique.
La couleur est donnée dès l’entrée. Un panneau annonce : « dans les jardins aussi, vous pouvez trier » et à cet effet, des poubelles jaunes, blanches et vertes sont à disposition. Le panneau rappelle les bons usages en matière de tri sélectif. Les poubelles jaunes sont destinées à recevoir les objets en plastique ou métalliques, les canettes et le papier, les blanches reçoivent les bouteilles et bocaux en verre, et les vertes, les papiers et emballages non recyclables et les déchets alimentaires.
Si les enfants qui jouent au skate parc ou au toboggan semblent loin de ce genre de préoccupations, certains habitués y trouvent leur compte. Comme Roger, un retraité qui fréquentait déjà l’endroit avant qu’il ne soit repensé. « J’habite le quartier et j’aime m’asseoir à l’air libre avant d’aller déjeuner. Tant qu’à tout refaire, c’est bien d’avoir intégré une dimension écologique. Mais je ne suis pas sûr que ce soit la raison numéro une pour laquelle les gens viennent ici », admet-il cependant.
Les initiateurs du projet ont pourtant pensé à tout pour faire de l’endroit le poumon vert du quartier. Anciennes installations rénovées, nouvelles pelouses qui ne seront ouvertes qu’au printemps, jeux modernes et design pour les enfants, allées dallées et petites collines aménagées… et bien sûr poubelles jaunes, vertes et blanches pour permettre le tri sélectif. Les architectes et paysagistes sont même allés plus loin en installant une éolienne qui domine une petite colline.
Matthias, un autre habitué, reste dubitatif sur l’impact que le lieu a vraiment sur la vie du quartier. S’il aime prendre sa pause déjeuner ici comme il travaille dans le coin de Brochant, il explique qu’il n’a pas besoin d’un tel concept pour avoir l’âme écolo. « Je n’ai pas besoin d’un parc avec éolienne et sacs poubelles de couleurs différentes pour pratiquer le tri sélectif. Ni même pour me soucier de l’environnement. » Cependant il apprécie l’initiative : « Mais c’est une bonne idée d’avoir allié l’utile à l’agréable, et d’avoir incorporé un parc de ce genre dans ce quartier, qui, je n’ai pas peur de le dire, est pourri. Je suis un peu sévère mais franchement, c’est vrai. »
Réveiller les consciences éco-citoyennes, un but noble certes, mais difficile à atteindre donc, aux dires de certains, dans un quartier populaire où les gens n’ont peut-être pas ce genre de préoccupation pour priorité. « Je crois qu’il faudrait plus de parcs de ce genre », ajoute Matthias. En réalité, d’autres parcs « écologiques » sont implantés à Paris depuis peu, pour permettre à tous de redécouvrir leur quartier sous un autre aspect, à l’heure où la question de l’environnement est de plus en plus préoccupante. « Si ce genre de parcs peut réveiller les consciences et initier les gens au tri sélectif et au respect de l’environnement, pourquoi s’en priver ? », résume encore Matthias.
En effet, du travail reste encore à faire pour atteindre ce but. Un coup d’œil à la poubelle blanche à la sortie du parc suffit à nous en convaincre : des cannettes de bière traînent à côté des bouteilles de verre…et en sortant du parc, circulation, paysage gris et détritus sur le trottoir reprennent leurs droits.

mercredi 30 janvier 2008

Scandale à la Société Générale dans un climat de crise

REVUE DE PRESSE




Jérôme Kerviel, trader de 31 ans à la Société Générale, défraie la chronique depuis plusieurs jours. Hier, plusieurs journaux français sont revenus sur le scandale : comment un homme seul a-t-il pu détourner 4,9 milliards d’euros ?

Pour Laurent Joffrin, dans l’éditorial de Libération du lundi 28 janvier, la réponse est simple : il n’a pas pu. Il voit plutôt Jérôme Kerviel comme un « rouage minuscule d’une machine mondiale » au moment où la crise des subprimes contamine peu à peu les bourses du monde entier. Selon lui, Kerviel et le PDG de la banque, Daniel Bouton, « ne sont dans l’affaire que les pâles boucs émissaires d’un système devenu fou ».
Le Figaro va plus loin. Dès le titre, le quotidien émet une hypothèse qui dérange : « Un délit d’initié à la Société Générale ?». Ce journal révèle en effet qu’ « un des administrateurs de la Société Générale a vendu 85,7 millions d’euros d’actions de la banque le 9 janvier. Soit bien avant la chute du titre et la révélation de l’affaire Kerviel ».
De même, Ouest-France fait part de son scepticisme quant à la seule responsabilité de Jérôme Kerviel. Dès le titre de son éditorial du 28 janvier, le quotidien laisse planer « un parfum de suspicion sur la finance ». Il estime ainsi que « plus on avance dans le dossier de la Société Générale, plus le chapeau de la responsabilité unique paraît bien large à porter pour le trader », ajoutant : « plus on s’interroge aussi sur la communication tardive et le management peu transparent de la direction ».
Tout comme Libé qui parle d’un système « fou » et qui titre sa une du 28 « le procès de la finance folle », Ouest-France estime que le cas de la Société Générale n’est qu’un exemple mais constitue « une alerte rouge » sur « une planète financière mondiale singulièrement déboussolée ». La Tribune, journal économique, partage aussi ces avis : dans son édito, le quotidien fait état d’ « une défaillance profonde des modes de fonctionnement de la finance », plus qu’il ne revient sur le cas Kerviel en lui-même.

Plus loin de la polémique et des questions qui planent sur les véritables responsables, Le Parisien et la Croix, reviennent sur la mise en garde à vue du « courtier le plus célèbre au monde » (pour paraphraser le Parisien) dans leurs éditions du 28. Le Parisien annonce qu’une information judiciaire est ouverte contre M. Kerviel et contre X pour « ‘faux et usage de faux’, ‘introduction dans un système automatisé de données informatiques’, ‘abus de confiance’ (…) ainsi que ‘pour tentative d’escroquerie’ ».
La Croix, lui, précise que la garde a vue a été prolongée dimanche et que les avocats de l’accusé « ont clamé son innocence et mis en cause la banque », l’accusant de vouloir «‘élever un écran de fumée’ pour détourner l’attention du public de pertes beaucoup plus substantielles ».
Cependant, comme le rappelle ce journal, la version officielle demeure celle d’une escroquerie à titre personnel. Selon La Croix, Christine Lagarde, ministre des Finances, a déclaré lundi 28 janvier « qu’il semble que le courtier ait agi seul », mettant ainsi en cause les allégations de nombreux journaux sur les vrais responsables de l’affaire.

mercredi 16 janvier 2008

The smoking ban does not make people so much unhappy…even among barowners and tobbaconists.

« No smoking ». At « Le Mirbel », a café bar tabac situated in the rue Mirbel, in the 5th district of Paris, the sign has been displayed prominently on the front door. Solemane works at the bar-restaurant near the “tabac” where he sells cigarettes. Since the smoking ban was passed on January 1st in France, a lot of tobacconists and bar owners have complained about the risk of losses in their turnover. For now, the heated terraces are flourishing in Paris to let the clients who smoke both enjoy their cigarette and their “petit noir”.
Soulemane confesses he is himself “a big smoker” but agrees with the ban: “Frankly, though I’m a smoker, I think it is a very good thing”. “I can tell you that at lunch, there used to be half of the room, that is to say, six tables, then about twelve persons, who smoked at the same time”. In such conditions, Solemane admits “you could not eat”. Now, he enjoys better work conditions. He does not have to bear a “cloud of smoke” while serving, he says. Then he believes that the smoking ban has been a great decision “even for smokers” like him.
However, he acknowledges the ban is not as good for his business as it is for his health. He has already observed a drop in the frequenting of his place, “particularly in the morning”. He assumes that he has already lost 30% of his customers since the ban was enforced on January, 1. “Then it means about 30% less of the turnover”. And the fall in the frequenting has been especially important among students. Indeed, “Le Mirbel” is located in a students’ area, not far from the University of La Sorbonne Nouvelle. Solemane admits that “students now prefer going elsewhere. Since they can’t smoke here, they won’t pay for a drink”. But Solemane can count on some clients who are courageous enough to have their coffee and their cigarette on the terrace. Yet, for the moment, his 30% turnover loss and the unusual calm which reigns on his café this morning do not seem to disturb him so much: “As far as we can still sell cigarettes”…

Michel Rocard dépeint la crise au PS dans une tribune de Libération

REVUE DE PRESSE


Rebondissant sur la une du Libération du 8 janvier, qui titrait « Gauche cherche leader », Michel Rocard, ancien premier ministre et député européen, est l’auteur d’une tribune dans la section justement intitulée « Rebonds » de ce même journal, mardi 15 janvier.

Michel Rocard déplore que cette « une [du 8 janvier] pleine d’humour tombe si mal » à l’heure où le Parti Socialiste n’arrive pas à se dépêtrer d’une crise qui dure depuis des années : « en très mauvaise santé, en fait en quasi-paralysie », le PS souffre, d’après Rocard, d’un manque de cohérence. Or « puisqu’il n’y a pas de discours, il n’y a évidemment personne qui soit capable de le prononcer mieux qu’un autre ! », juge-t-il dans Libération. Alors cette crise se double d’une crise du « leadership ».
Pour Michel Rocard, l’heure est avant tout à la reconstruction d’une vraie politique sociale-démocrate ; il déplore que le PS, en voulant se doter d’un nouveau secrétaire général, se dote par là même déjà d’un candidat pour la présidentielle de 2012. Grossière erreur selon l’ancien premier ministre qui explique que « Choisir maintenant le candidat du Parti socialiste à l’élection présidentielle de 2012, avant que le parti ne se soit reconfiguré pour définir et soutenir le discours, c’est offrir aux médias une cible magnifique pour quatre ans. » Il préconise plutôt que la première annonce du prochain congrès du parti soit celle que le choix du candidat à la prochaine présidentielle ne se fasse pas avant 2011. De même, deux journaux ayant repris l’information, Le Figaro et le Nouvel Observateur via son site web, évoquent Delanoë et Strauss-Khan en potentiels représentant du PS, reprenant les suggestions de Rocard lui-même. Or, étant indisponibles « pour longtemps », l’un se consacrant à la ville de Paris, l’autre à son récent rôle de directeur du FMI, l’ancien premier ministre juge qu’il est donc nécessaire d’attendre 2011 pour désigner un candidat à la présidence.

Et dans sa tribune de Libération, Michel Rocard n’épargne personne, ni les médias, ni Nicolas Sarkozy, ni le PS donc, ni même Ségolène Royal qu’il juge certes « avenante et charismatique » mais n’ayant pas « les capacités nécessaires aux responsabilités qu’elle postule », ajoutant même qu’« elle représente une certitude de défaite, au prix en plus d’une très grave crise dans le parti ». Cette expression cinglante « certitude de défaite » fait d’ailleurs les gros titres du Figaro et du Nouvel Obs du 15 janvier.
Alors que Le Figaro juge que Rocard « a trempé sa plume dans le vitriol », le site en ligne du Nouvel Observateur estime qu’il est particulièrement critique et « tacle au passage Ségolène Royal ». Et ce journal rappelle d’ailleurs que Rocard « avait soutenu Dominique Strauss-Kahn dans la primaire socialiste pour la présidentielle 2007 ».

vendredi 11 janvier 2008

Téléchargement illégal: « Si les peines augmentent, on migrera vers des clients p2p cryptés. »

Les sanctions mises en place par la loi Davsdi de 2006 ne semblent pas effrayer les téléchargeurs.
Julien , 27 ans, administrateur réseaux à Lyon, télécharge depuis 8 ans. Il nous explique pourquoi les sanctions ne dissuadent pas et comment les comportements risquent d’évoluer.



La France compte 9 millions d’internautes qui téléchargent illégalement, d’après des chiffres de 2006. Elle détient le record de la part d’internautes n’ayant jamais téléchargé de contenu payant : 51%, selon une étude I-Date/Médiamétrie de février 2007. Que vous inspirent ces chiffres ?

Julien : C’est normal ! On nous propose un service payant pour ce que l'on peut trouver de façon rapide, facile et gratuite, tout en ayant les mêmes paramètres au niveau de la qualité.

Vous faites partie de ces millions d’internautes français qui téléchargent illégalement. Vous êtes adepte du peer-to-peer?

J : Je me sers de ce programme très régulièrement pour obtenir tout type de fichiers numériques. Mais le p2p (peer-to-peer, NDRL) est connoté de façon très négative dans l'esprit des usagers courants, on l’assimile à du piratage alors que c’est juste un logiciel de partage, qui s'inscrit parfaitement dans l'idéal d'internet. Avant tout, c’est un service d'échange personnel entre utilisateurs. Après, que cela soit utilisé pour diffuser des œuvres "copyright", soit, mais confondre les deux est malsain.

Les chiffres du téléchargement illégal ne faiblissent pas en dépit des sanctions qui existent. La loi de 2006 menace pourtant internautes et fournisseurs d'une peine maximale de 300 000 euros et 3 ans de prison. Comment expliquer que les Français n’aient pas peur?

J : La loi est difficile à mettre en place; il manque une réelle infrastructure matérielle pour contrôler ce téléchargement. Les gens le savent. Et puis, les internautes condamnés sont-ils si nombreux? Ca reste tout même minime si on fait le quota des condamnés et de ceux qui ne le sont pas.

Dans les faits, les internautes sanctionnés n’ont été, en général, condamnés qu'à des sommes modiques, en moyenne 1 à 2 € par fichier téléchargé. Trouvez- vous ces sanctions adaptées?

J : On vole le travail d'un artiste, d'une maison de disque ou d’une société de production, donc c'est normal. Mais si l’on réfléchit, on nous dit de ne pas télécharger, pourtant on instaure un véritable marché autour des produits qui nous y aident : platine dvd lisant les formats divx, baladeurs numériques, cd et dvd vierges. Il y a là un paradoxe.

Justement, certains internautes plus malchanceux ont été victimes du « paradoxe » dont vous parlez. En France, la peine maximale prononcée pour avoir copié des films à usage personnel a été de deux mois de prison avec sursis et 200 000 euros d'amende.
Qu’est-ce que cela vous inspire?

J : Le p2p va évoluer, tout simplement. Il existe plusieurs clients p2p cryptés et cela se développe. Si les peines augmentent, on migrera vers ce genre de logiciel, qui assure un anonymat supplémentaire, donc une traçabilité plus difficile à faire. Aujourd’hui, le protocole p2p est à l'ère préhistorique : nos adresses IP (adresses de nos ordinateurs, NDRL) sont très facilement trouvables. En incluant un protocole de cryptage dans les données échangées, c’est beaucoup plus difficile de savoir qui fait quoi.


Propos recueillis par Vanessa Barbier.